Comment préserver les PME des éventuelles restructurations engagées par les grands groupes qui les ont absorbées ? Les chambres de commerce de l’Hérault demandent au gouvernement de préparer une loi en ce sens.
En Allemagne, les PME qui « marchent » trouvent les capitaux nécessaires pour s’étoffer, monter en gamme et se développer. En France, le processus n’est pas tout à fait le même : souvent les grands groupes interviennent, investissent dans les PME qui les intéressent, finissent par en prendre le contrôle et, dans certains cas, mettent en place des plans de restructuration pour en transférer les actifs et le savoir-faire vers des filiales sous leur coupe. Autrement dit : en délocalisant.
Maintenir l’emploi local
En Allemagne, les grands groupes se doivent, dans ce type d’opérations, de rendre des comptes aux actionnaires minoritaires lésés. Ce n’est pas le cas en France.
D’où l’initiative prise par les responsables des Chambres de commerce et d’Industrie de Montpellier et de l’Hérault : avec l’appui de plusieurs parlementaires locaux, ils ont fait savoir au gouvernement qu’ils souhaitaient porter un projet de loi qui vise à protéger les PME des effets pervers de tels rachats ou absorptions. En clair, il s’agit de poser de limites à la stratégie des grands groupes qui souhaitent avant tout privilégier « le rendement de leurs capitaux à court terme sans tenir compte des contraintes sociales et régionales » précise Jean-Michel Germa, chef d’entreprise.
L’objectif d’un tel dispositif serait, sans opposer les petites aux grandes entreprises, dont les relations sont et doivent rester « naturelles », de protéger les PME et de faciliter leur évolution en ETI (Etablissement de taille intermédiaire), un format beaucoup plus présent et structurant en Allemagne : seuls 5% des entreprises françaises comptant plus de 500 salariés sont aujourd’hui indépendantes.